Médiathèque départementale

 

1- Des étagères qui regorgent de livres ?

Des étagères bien remplies sont souvent la satisfaction des bibliothécaires mais il faut veiller à garder une bonne visibilité dans les rayonnages. Des étagères trop remplies empêchent cette visibilité.

Désherber consiste à enlever les titres sales, périmés ou ne correspondant pas ou plus aux attentes des lecteurs. Tous les jardiniers s’accordent à dire qu’on désherbe continuellement dans un jardin. Il en est de même dans une bibliothèque car les documents s’usent, les informations se périment et les centres d’intérêts des lecteurs changent. Les bibliothécaires sont les médiateurs de l’information et doivent veiller à donner des informations fiables en lien avec l’actualité. Il est donc vivement conseillé de désherber les collections.

Désherber c’est faire des choix entre ce que l’on garde et ce que l’on élimine. Savoir reconnaître les titres à éliminer est nécessaire pour agir : il ne s’agit pas uniquement d’enlever des documents pour faire de la place sur les étagères mais il est bien question de faire un suivi des collections afin de proposer un fonds diversifié et attractif pour les publics. Il faut donc déterminer les critères de désherbage au préalable en fonction de l’actualité et des collections que l’on choisit de proposer.

 

2- Etablir ses critères de désherbage

Les méthodes IOUPI et EPURE ont été établies à la Bibliothèque Publique d’Information. Elles résument les critères essentiels de désherbage pour les collections d’imprimés et pour les fonds audiovisuels. Le manuel pratique de révisions des collections « Désherber en bibliothèque » paru au cercle de la librairie sous la direction de Françoise Gaudet et Claudine Lieber est un ouvrage de référence.

Une bonne connaissance du domaine sur lequel on intervient aide à opérer les bons choix d’élimination. Les critères de désherbage sont variables selon les domaines : par exemple, les documentaires en sciences sont plus rapidement périmés. On constate qu’on accorde souvent une longévité supérieure aux titres du fonds local.

Enfin, savoir jouer avec les critères de désherbage afin de ne pas éliminer un titre rare ou un titre de référence qui n’est plus édité, fait partie de la pratique de désherbage (à utiliser avec modération). Un fonds patrimonial qui est voué à la conservation des documents ne se désherbe pas.

 

3- Procéder au désherbage

L’état des lieux des collections existantes fait, on établit les critères de désherbage adaptés à la médiathèque. Ceux-ci sont à soumettre à la tutelle pour validation. Lorsque les critères de désherbage sont validés, on peut commencer à désherber. On identifie alors les documents à extraire des collections au quotidien. Il reste toutefois nécessaire de désherber la globalité du fonds annuellement. 

 

Voici les différents éléments à prendre en compte pour procéder au désherbage :

 

• Choisir une période de fermeture au public ou de basse fréquentation pour intervenir sur les étagères.
• Définir une date de début et de fin.
• Prévoir le personnel suffisant et le matériel nécessaire (chariots/ marqueurs/ sacs poubelle ou cartons).
• Prévoir également une zone de stockage.
• Reprendre les critères d’élimination
• Procéder secteur par secteur
• Examiner les documents un par un (intérieur et extérieur).
• Statuer sur le devenir de chaque document : nettoyage et remise en rayon ou élimination (destruction, don ou vente).
• Lister les documents à racheter.
• Modifier le statut des documents traités sur le SIGB de votre médiathèque
• Eliminer les marques d’appartenance à la médiathèque : code barre… à l’aide de marqueurs permanents ou d’une étiquette autocollante.
• Marquer les documents du tampon « pilon »
• Séparer le plastique du carton et apporter les documents à la déchetterie.

 

Tous les documents ne sont pas pilonnés et recyclés en papier, certains peuvent être recyclés pour faire des objets décoratifs, des meubles en briques de livres ou autres créations. Si les livres sont en bon état il est possible d’organiser une foire aux livres ou de les donner à une association. Il n’est toutefois pas possible de concéder des supports audiovisuels car leurs droits ne sont acquis que pour une période donnée et uniquement pour la médiathèque qui les achète. Tous les dons sont de l’ordre de la circulation de biens publics et doivent être tracés et validés par la tutelle.