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Vive le Roy !
Parcours culturel | Expositions
Après Andy Warhol, Roy Lichtenstein est indubitablement l’artiste le plus reconnaissable du pop art. Dans les années soixante, ses toiles grand format aux couleurs vives, qui reproduisent les héros virils, les demoiselles en détresse et les dialogues clichés de l’âge d’or de la bande dessinée américaine, trouvent un succès immédiat. Il produit ensuite la série "Still life paintings", qui cite les grands maîtres modernes comme Cézanne, Picasso et Léger. De tels emprunts, vus par certains comme des commentaires ironiques, ont mené d’autres à l’accuser de plagiat. Artiste ingénieux ou copiste stérile ? Le débat reste ouvert.
Né de l’absurdité meurtrière de la Première Guerre mondiale, Dada intègre art et vie dans une pratique intense et radicale. Pionniers de l’incorporation d’objets, images et artefacts éphémères du quotidien dans leur art, les artistes Dada, tels Marcel Duchamp et Kurt Schwitters, conçoivent leur art comme une manière de vivre plutôt que comme une discipline esthétique. Cette recherche d’une fusion profonde de l’art et de la vie se poursuit dans les années soixante, notamment à travers les "happenings" et interventions de tout genre.

Merz et Moticos
Livre - Lienart
Kurt Schwitters - Ray Johnson | 2012
Ayant vu un nouveau monde se reconstituer avec les fragments de l’ancien, anéanti par la Première Guerre mondiale, Kurt Schwitters applique ce principe à ses peintures, collages, sculptures, installations, et à sa poésie sonore. Considéré comme un artiste « dégénéré » par les nazis, il est forcé de fuir en Norvège en 1937, puis au Royaume-Uni en 1940. Ses efforts énergiques et quasi obsessionnels pour recréer un monde cohérent à l’aide de tickets de bus usagés, pages déchirées de journaux et objets trouvés, sont profondément émouvants, et culminent dans la tentative échouée de construire un environnement sculptural complet ("Merzbau") dans chacun des pays où il a vécu.

Duchamp du Signe
Livre d'Art - Champs Arts
Marcel Duchamp | 1975
Faisant table rase du passé avec Dada, Marcel Duchamp est une figure unique qui a redéfini l’art à travers des gestes de révolte iconoclastes, violents et ludiques contre les conventions artistiques. Rejetant la « peinture rétinienne », Duchamp cherche à séparer l’art des notions de bon goût et de valeur esthétique, ce qui le mène à développer ses "ready-made", objets du quotidien (peigne, règle, ampoule) qui deviennent des objets d’art plus ou moins « aidés ». Intégrant hasard, jeux de langue et procédés mécaniques, il ouvre des voies radicalement nouvelles qui mèneront plus tard au pop art, op art, hyperréalisme, art conceptuel, etc.

Comment faire un happening
Livre - Editions Le clou dans le fer
Allan Kaprow | 2011
Plus intéressé par le processus de création que par l’œuvre finie, l’artiste américain Allan Kaprow, inspiré par John Cage, crée le "happening" à la fin des années cinquante. Ce n’est pas une idée nouvelle, puisqu’elle se place dans la droite lignée des expérimentations du Cabaret Voltaire de Dada à Zurich et des surréalistes à Paris, mais Kaprow lui donne un nom et la développe. Dans ses "happenings", qui ont eu beaucoup d’influence sur les artistes de son époque (notamment son collègue à Rutgers University, Roy Lichtenstein), Kaprow cherche à effacer les limites entre art et vie, artiste et spectateur.

Robert Rauschenberg, Œuvres, écrits, entretiens
Livre - Hazan
Sam Hunter | 2006
Précurseur du pop art, Robert Rauschenberg a été le collaborateur de John Cage et de Merce Cunningham dans leurs performances musicales, théâtrales et chorégraphiques dans les années cinquante, voisin de Jasper Johns, et ami de Marcel Duchamp dans les années soixante. Il est l’artiste de sa génération qui combine dans son œuvre le plus d’éléments hétérogènes, de matériaux et techniques diverses et de traditions artistiques, continuant ainsi la remise en question des limites de l’art amorcée par Dada. Cherchant l’universalité, il tente d’unir art, culture et science dans une représentation complexe de la vie.
Le début de la publication de livres de bandes dessinées (comics) et l’apparition de Superman dans l’Amérique des années trente ont transformé ce médium en divertissement de masse. L’énorme influence de la bande dessinée sur la culture occidentale du XXème siècle n’est plus à démontrer : après son inclusion dans les œuvres novatrices de Kurt Schwitters et d’Eduardo Paolozzi, les références se multiplient dans la peinture au cours des années soixante. Le cinéma n’est pas en reste, et les super-héros sont de nos jours un succès commercial presque garanti pour les producteurs hollywoodiens.

Merz et Moticos
Livre - Lienart
Kurt Schwitters - Ray Johnson | 2012
Ayant vu un nouveau monde se reconstituer avec les fragments de l’ancien, anéanti par la Première Guerre mondiale, Kurt Schwitters applique ce principe à ses peintures, collages, sculptures, installations, et à sa poésie sonore. Considéré comme un artiste « dégénéré » par les nazis, il est forcé de fuir en Norvège en 1937, puis au Royaume-Uni en 1940. Ses efforts énergiques et quasi obsessionnels pour recréer un monde cohérent à l’aide de tickets de bus usagés, pages déchirées de journaux et objets trouvés, sont profondément émouvants, et culminent dans la tentative échouée de construire un environnement sculptural complet ("Merzbau") dans chacun des pays où il a vécu.

Jeu de massacre
Video
Alain Jessua | 1967
Bien qu’il ait laissé derrière lui une œuvre d’une intelligence et d’une originalité remarquables, l’écrivain et réalisateur Alain Jessua reste injustement sous-évalué. Jeu de massacre est un sublime film pop acerbe et acidulé, dont le personnage principal est un scénariste de BD cynique et égocentrique. Alors qu’il commence à travailler sur une nouvelle BD avec sa femme illustratrice, les frontières entre réalité et fiction se mettent à s’effacer. Inventif et plein d’esprit, le film a le ton détaché et ironique si typique de Jessua. Les BD sont dessinées par Guy Peellaert, connu pour ses albums "Pravda" et "Rock Dreams", et pour ses pochettes de disque pour David Bowie et les Rolling Stones.

Encyclopédie DC Comics
Livre - Semic Archives
Scott Beaty, Phil Jimenez | 2005
La création de DC Comics et sa publication des aventures du super-héros le plus célèbre, Superman, en 1938, marquent le début de l’âge d’or de la bande dessinée américaine. À l’âge d’argent, de 1956 à 1970, DC Comics modernise ses héros et publie "All-American Men of War", une série de BD sur les soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, citée dans "Whaam !", un des tableaux les plus célèbres de Lichtenstein. Les grands illustrateurs de la période, notamment Jack Kirby, Mike Sekowsky et John Romita, figurent parmi les sources d’inspiration dans lesquelles Lichtenstein a largement puisé.
Quand on pense au pop art, c’est la "Campbell’s soup" et la "Marilyn" de Warhol qui viennent immédiatement à l’esprit, suivis de près par les hommages de Lichtenstein aux comics. Bien qu’ils aient été précédés par le pop art anglais, ce sont Warhol et ses compatriotes, et la culture américaine qu’ils reflètent, qui dominent la perception du mouvement. Pour beaucoup venus de la publicité ou du graphisme commercial, les artistes américains créent des œuvres aussi efficaces que des spots publicitaires, immédiatement accessibles grâce à leurs lignes claires, leurs compositions simplifiées et leur Technicolor enjoué, fétichisant les produits de consommation de masse de manière ambiguë.

Roy Lichtenstein
Exposition - Centre Pompidou
Roy Lichtenstein | Du 3 juillet au 4 novembre 2013
Après Chicago, Londres et Washington, c’est au tour de Paris d’accueillir cette vaste rétrospective qui vise à démontrer l’inventivité et la variété de l’œuvre de Roy Lichtenstein, au-delà de ses créations pop. Rassemblant plus d’une centaine de tableaux, sculptures et estampes, cette exposition tente de redéfinir Lichtenstein comme un artiste « postmoderne » qui réévalue l’histoire de l’art et ses traditions, tels le nu ou la nature morte, en reproduisant les éléments les plus reconnaissables des grands mouvements modernes comme le cubisme et le surréalisme dans ses tableaux. Exposition au Centre Pompidou.

Le Pop art
Livre d'Art - Hazan
Marco Livingstone | 2000
Le pop art commence en Angleterre au début des années cinquante, sous l’impulsion de Richard Hamilton et d’Eduardo Paolozzi, le premier artiste britannique à produire des collages composés de bandes dessinées, pages de magazines et publicités. Outre-Atlantique, Jasper Johns et Robert Rauschenberg introduisent les thèmes et techniques qui seront développés par Lichtenstein, Rosenquist et Oldenburg. Des deux côtés, les artistes pop explorent les transformations de l’art sous l’influence des nouveaux médias et des innovations technologiques de la culture de masse, ainsi que son rôle changeant dans la société moderne.

Robert Rauschenberg, Œuvres, écrits, entretiens
Livre - Hazan
Sam Hunter | 2006
Précurseur du pop art, Robert Rauschenberg a été le collaborateur de John Cage et de Merce Cunningham dans leurs performances musicales, théâtrales et chorégraphiques dans les années cinquante, voisin de Jasper Johns, et ami de Marcel Duchamp dans les années soixante. Il est l’artiste de sa génération qui combine dans son œuvre le plus d’éléments hétérogènes, de matériaux et techniques diverses et de traditions artistiques, continuant ainsi la remise en question des limites de l’art amorcée par Dada. Cherchant l’universalité, il tente d’unir art, culture et science dans une représentation complexe de la vie.

Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Audio
The Beatles | 1967
Pour leur huitième album studio, les Fab Four explorent le style psychédélique qui en est à ses débuts et développent une approche plus expérimentale, produisant un des albums rock les plus influents. De manière plutôt appropriée, la pochette de l’album est l’œuvre la plus connue de l’artiste pop anglais Peter Blake, créée en collaboration avec sa femme, Jann Haworth. Dans ce collage bariolé, les Beatles apparaissent comme le groupe fictif Sgt Pepper, vêtus d’habits militaires fluo et entourés d’écrivains, de musiciens, de stars du cinéma et de gourous indiens, parmi lesquels on trouve Bob Dylan, Marilyn Monroe, Sigmund Freud, Edgar Allan Poe, Lewis Carroll, Karl Marx, Stan Laurel et Oliver Hardy.
Les années soixante sont marquées par un va-et-vient constant entre art, commerce et culture de masse. « Pop » n’est pas simplement le nom de la forme artistique dominante, mais caractérise toute la période. Des artistes qui reproduisent la culture pop dans leurs œuvres créent des pochettes de disque pour les groupes du moment, le cinéma s’inspire de la bande dessinée et de l’art, ou satirise la publicité et le monde de la mode dans des films ludiques, divertissants et d’une inventivité visuelle explosive. Tout est pop, mais les couleurs éclatantes et le ton léger cachent parfois une dérision caustique.

The Velvet Underground & Nico
Audio
The Velvet Underground | 1967
Le premier album du légendaire groupe new-yorkais, « produit » par Andy Warhol, est un flop commercial et critique à sa sortie en 1967. Combinant de manière inédite mélodies pop, instrumentation expérimentale de John Cale (influencé par La Monte Young et John Cage), charme nébuleux de l’ex-mannequin et chanteuse allemande Nico, paroles sombres de Lou Reed décrivant drogue, prostitution, masochisme et monde étrange de la Factory, sans oublier la célèbre banane d’Andy Warhol sur la pochette, c’est un des albums les plus riches et novateurs de l’histoire du rock ainsi qu’un des hybrides pop les plus fascinants.

Jeu de massacre
Video
Alain Jessua | 1967
Bien qu’il ait laissé derrière lui une œuvre d’une intelligence et d’une originalité remarquables, l’écrivain et réalisateur Alain Jessua reste injustement sous-évalué. Jeu de massacre est un sublime film pop acerbe et acidulé, dont le personnage principal est un scénariste de BD cynique et égocentrique. Alors qu’il commence à travailler sur une nouvelle BD avec sa femme illustratrice, les frontières entre réalité et fiction se mettent à s’effacer. Inventif et plein d’esprit, le film a le ton détaché et ironique si typique de Jessua. Les BD sont dessinées par Guy Peellaert, connu pour ses albums "Pravda" et "Rock Dreams", et pour ses pochettes de disque pour David Bowie et les Rolling Stones.

Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Audio
The Beatles | 1967
Pour leur huitième album studio, les Fab Four explorent le style psychédélique qui en est à ses débuts et développent une approche plus expérimentale, produisant un des albums rock les plus influents. De manière plutôt appropriée, la pochette de l’album est l’œuvre la plus connue de l’artiste pop anglais Peter Blake, créée en collaboration avec sa femme, Jann Haworth. Dans ce collage bariolé, les Beatles apparaissent comme le groupe fictif Sgt Pepper, vêtus d’habits militaires fluo et entourés d’écrivains, de musiciens, de stars du cinéma et de gourous indiens, parmi lesquels on trouve Bob Dylan, Marilyn Monroe, Sigmund Freud, Edgar Allan Poe, Lewis Carroll, Karl Marx, Stan Laurel et Oliver Hardy.

Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?
Video - Arte Vidéo
William Klein | 1966
Se présentant comme un documentaire sur un mannequin (Dorothy McGowan, véritable mannequin pour "Vogue", "Elle", etc.), "Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?" est une satire absurde et joyeusement chaotique du monde de la mode, des médias, et des films d’art et d’essai prétentieux. Réalisé en 1966 par William Klein, photographe pour "Vogue", et inspiré par l’op art, avec un générique conçu par Roland Topor, c’est un pur film pop, mêlant art et consommation, fiction et réalité, critique de l’obsession moderne du nouveau et célébration des innovations visuelles de l’époque, dans un cocktail léger et irrévérent, décousu et divertissant.
Les tableaux de Lichtenstein semblent avoir été produits industriellement. Cette reproduction mécanique et anonyme d’objets graphiques est une continuation (affaiblie) des "ready-made" de Marcel Duchamp. Là où Dada révolutionnait la définition de l’œuvre d’art et ébranlait fondamentalement les institutions artistiques, le pop art se contente de poser les objets plaisamment colorés de la société de consommation, à peine retouchés, dans les musées. Dès les années trente, le théoricien allemand Walter Benjamin s’était interrogé sur la transformation du concept d’authenticité artistique due aux techniques modernes de reproduction.

Roy Lichtenstein
Exposition - Centre Pompidou
Roy Lichtenstein | Du 3 juillet au 4 novembre 2013
Après Chicago, Londres et Washington, c’est au tour de Paris d’accueillir cette vaste rétrospective qui vise à démontrer l’inventivité et la variété de l’œuvre de Roy Lichtenstein, au-delà de ses créations pop. Rassemblant plus d’une centaine de tableaux, sculptures et estampes, cette exposition tente de redéfinir Lichtenstein comme un artiste « postmoderne » qui réévalue l’histoire de l’art et ses traditions, tels le nu ou la nature morte, en reproduisant les éléments les plus reconnaissables des grands mouvements modernes comme le cubisme et le surréalisme dans ses tableaux. Exposition au Centre Pompidou.

Œuvres, tome III
Livre - Folio essais
Walter Benjamin | 1935
Écrit en 1935, "L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique", du philosophe allemand Walter Benjamin, reste un texte incontournable de la réflexion sur l’histoire de l’art. Pour Benjamin, l’apparition de nouvelles techniques de reproduction oblige à une transition vers un nouveau mode de perception de l’œuvre d’art. Il examine les conséquences multiples de la reproduction de masse, qui rend l’œuvre plus accessible, mais détruit le caractère unique de l’œuvre et les traditions culturelles. Dans une analyse fine et complexe, Benjamin ne regrette pas cette perte, mais y voit la possibilité d’une utilisation révolutionnaire de l’art.

Duchamp du Signe
Livre d'Art - Champs Arts
Marcel Duchamp | 1975
Faisant table rase du passé avec Dada, Marcel Duchamp est une figure unique qui a redéfini l’art à travers des gestes de révolte iconoclastes, violents et ludiques contre les conventions artistiques. Rejetant la « peinture rétinienne », Duchamp cherche à séparer l’art des notions de bon goût et de valeur esthétique, ce qui le mène à développer ses "ready-made", objets du quotidien (peigne, règle, ampoule) qui deviennent des objets d’art plus ou moins « aidés ». Intégrant hasard, jeux de langue et procédés mécaniques, il ouvre des voies radicalement nouvelles qui mèneront plus tard au pop art, op art, hyperréalisme, art conceptuel, etc.
Les artistes pop sont fascinés par les stars et les stéréotypes de la culture populaire. Warhol fait de Marilyn Monroe et d’Elvis Presley des icônes irréelles et inhumaines, objets de consommation stylisés et colorés, pendant que Lichtenstein réduit les images de la BD et de la publicité à des archétypes idéalisés et vides. Captivé par le « "star system" » du cinéma américain, Warhol crée un monde parallèle, faisant des stars alternatives de marginaux comme Joe Dallesandro et Candy Darling, alors que les frères Kuchar rendent hommage à Hollywood dans des parodies débridées.

Flesh, Trash, Heat
Video - Carlotta Films
Paul Morrissey | 1968, 1970, 1972
Dans son usine artistique, Warhol développe des stratégies de production qui lui permettent d’estampiller de son nom des objets manufacturés par d’autres. C’est ainsi qu’à la fin des années soixante il se met à « présenter » une série de films underground écrits et réalisés par Paul Morrissey. Interprétés par les superstars alternatives fabriquées dans la Factory de Warhol, notamment Joe Dallesandro et Candy Darling, "Flesh, Trash et Heat" allient spontanéité, monde trouble des bas-fonds de New York, prostitution, drogue, sexe et références à Hollywood avec un mélange détonnant d’inaptitude déroutante et d’audace subversive.

Certains l’aiment chaud
Video
Billy Wilder, Marilyn Monroe | 1959
Cette comédie étincelante de Billy Wilder traite de l’ambiguïté sexuelle et satirise l’hypocrisie sociale avec un humour cinglant. Deux musiciens (Jack Lemmon et Tony Curtis) sont forcés de fuir Chicago après avoir été témoins du massacre de la Saint-Valentin. Leur seule option est un orchestre féminin en route pour la Floride. Ils se déguisent en femmes, mais les choses se compliquent lorsqu’ils tombent amoureux de Sugar Kane (Marilyn Monroe) alors qu’un millionnaire se met à courtiser Lemmon, et que les gangsters réapparaissent. La présence charnelle de Marilyn Monroe, la prestation géniale de Tony Curtis et Jack Lemmon en travestis, l’ingéniosité du scénario, et les superbes dialogues en font un grand classique du cinéma.

It Came from Kuchar
Video
Jennifer M. Kroot | 2009
Figures à part du cinéma underground américain, les frères jumeaux George et Mike Kuchar commencent à faire des films dans les années cinquante, imitant les mélodrames hollywoodiens sur la caméra 8mm de leur tante. Leurs films associent talent visuel, humour délirant, érotisme loufoque et références à Hollywood. Parmi les plus connus on compte "Hold Me While I’m Naked" (1966), un court métrage hilarant et anarchique sur un réalisateur essayant de tourner un film porno. Dans un autre de leurs « classiques », "Sins of the Fleshapoids" (1965), des androïdes se mettent à avoir des sentiments et se révoltent contre leurs maîtres humains, ce qui donne lieu, naturellement, à une orgie. Un documentaire essentiel pour les fans de John Waters.

Merz et Moticos
Livre - Lienart
Kurt Schwitters - Ray Johnson | 2012
Ayant vu un nouveau monde se reconstituer avec les fragments de l’ancien, anéanti par la Première Guerre mondiale, Kurt Schwitters applique ce principe à ses peintures, collages, sculptures, installations, et à sa poésie sonore. Considéré comme un artiste « dégénéré » par les nazis, il est forcé de fuir en Norvège en 1937, puis au Royaume-Uni en 1940. Ses efforts énergiques et quasi obsessionnels pour recréer un monde cohérent à l’aide de tickets de bus usagés, pages déchirées de journaux et objets trouvés, sont profondément émouvants, et culminent dans la tentative échouée de construire un environnement sculptural complet ("Merzbau") dans chacun des pays où il a vécu.

Duchamp du Signe
Livre d'Art - Champs Arts
Marcel Duchamp | 1975
Faisant table rase du passé avec Dada, Marcel Duchamp est une figure unique qui a redéfini l’art à travers des gestes de révolte iconoclastes, violents et ludiques contre les conventions artistiques. Rejetant la « peinture rétinienne », Duchamp cherche à séparer l’art des notions de bon goût et de valeur esthétique, ce qui le mène à développer ses "ready-made", objets du quotidien (peigne, règle, ampoule) qui deviennent des objets d’art plus ou moins « aidés ». Intégrant hasard, jeux de langue et procédés mécaniques, il ouvre des voies radicalement nouvelles qui mèneront plus tard au pop art, op art, hyperréalisme, art conceptuel, etc.

Comment faire un happening
Livre - Editions Le clou dans le fer
Allan Kaprow | 2011
Plus intéressé par le processus de création que par l’œuvre finie, l’artiste américain Allan Kaprow, inspiré par John Cage, crée le "happening" à la fin des années cinquante. Ce n’est pas une idée nouvelle, puisqu’elle se place dans la droite lignée des expérimentations du Cabaret Voltaire de Dada à Zurich et des surréalistes à Paris, mais Kaprow lui donne un nom et la développe. Dans ses "happenings", qui ont eu beaucoup d’influence sur les artistes de son époque (notamment son collègue à Rutgers University, Roy Lichtenstein), Kaprow cherche à effacer les limites entre art et vie, artiste et spectateur.

Robert Rauschenberg, Œuvres, écrits, entretiens
Livre - Hazan
Sam Hunter | 2006
Précurseur du pop art, Robert Rauschenberg a été le collaborateur de John Cage et de Merce Cunningham dans leurs performances musicales, théâtrales et chorégraphiques dans les années cinquante, voisin de Jasper Johns, et ami de Marcel Duchamp dans les années soixante. Il est l’artiste de sa génération qui combine dans son œuvre le plus d’éléments hétérogènes, de matériaux et techniques diverses et de traditions artistiques, continuant ainsi la remise en question des limites de l’art amorcée par Dada. Cherchant l’universalité, il tente d’unir art, culture et science dans une représentation complexe de la vie.

Jeu de massacre
Video
Alain Jessua | 1967
Bien qu’il ait laissé derrière lui une œuvre d’une intelligence et d’une originalité remarquables, l’écrivain et réalisateur Alain Jessua reste injustement sous-évalué. Jeu de massacre est un sublime film pop acerbe et acidulé, dont le personnage principal est un scénariste de BD cynique et égocentrique. Alors qu’il commence à travailler sur une nouvelle BD avec sa femme illustratrice, les frontières entre réalité et fiction se mettent à s’effacer. Inventif et plein d’esprit, le film a le ton détaché et ironique si typique de Jessua. Les BD sont dessinées par Guy Peellaert, connu pour ses albums "Pravda" et "Rock Dreams", et pour ses pochettes de disque pour David Bowie et les Rolling Stones.

Encyclopédie DC Comics
Livre - Semic Archives
Scott Beaty, Phil Jimenez | 2005
La création de DC Comics et sa publication des aventures du super-héros le plus célèbre, Superman, en 1938, marquent le début de l’âge d’or de la bande dessinée américaine. À l’âge d’argent, de 1956 à 1970, DC Comics modernise ses héros et publie "All-American Men of War", une série de BD sur les soldats américains pendant la Seconde Guerre mondiale, citée dans "Whaam !", un des tableaux les plus célèbres de Lichtenstein. Les grands illustrateurs de la période, notamment Jack Kirby, Mike Sekowsky et John Romita, figurent parmi les sources d’inspiration dans lesquelles Lichtenstein a largement puisé.

Roy Lichtenstein
Exposition - Centre Pompidou
Roy Lichtenstein | Du 3 juillet au 4 novembre 2013
Après Chicago, Londres et Washington, c’est au tour de Paris d’accueillir cette vaste rétrospective qui vise à démontrer l’inventivité et la variété de l’œuvre de Roy Lichtenstein, au-delà de ses créations pop. Rassemblant plus d’une centaine de tableaux, sculptures et estampes, cette exposition tente de redéfinir Lichtenstein comme un artiste « postmoderne » qui réévalue l’histoire de l’art et ses traditions, tels le nu ou la nature morte, en reproduisant les éléments les plus reconnaissables des grands mouvements modernes comme le cubisme et le surréalisme dans ses tableaux. Exposition au Centre Pompidou.

Le Pop art
Livre d'Art - Hazan
Marco Livingstone | 2000
Le pop art commence en Angleterre au début des années cinquante, sous l’impulsion de Richard Hamilton et d’Eduardo Paolozzi, le premier artiste britannique à produire des collages composés de bandes dessinées, pages de magazines et publicités. Outre-Atlantique, Jasper Johns et Robert Rauschenberg introduisent les thèmes et techniques qui seront développés par Lichtenstein, Rosenquist et Oldenburg. Des deux côtés, les artistes pop explorent les transformations de l’art sous l’influence des nouveaux médias et des innovations technologiques de la culture de masse, ainsi que son rôle changeant dans la société moderne.

Sgt Pepper’s Lonely Hearts Club Band
Audio
The Beatles | 1967
Pour leur huitième album studio, les Fab Four explorent le style psychédélique qui en est à ses débuts et développent une approche plus expérimentale, produisant un des albums rock les plus influents. De manière plutôt appropriée, la pochette de l’album est l’œuvre la plus connue de l’artiste pop anglais Peter Blake, créée en collaboration avec sa femme, Jann Haworth. Dans ce collage bariolé, les Beatles apparaissent comme le groupe fictif Sgt Pepper, vêtus d’habits militaires fluo et entourés d’écrivains, de musiciens, de stars du cinéma et de gourous indiens, parmi lesquels on trouve Bob Dylan, Marilyn Monroe, Sigmund Freud, Edgar Allan Poe, Lewis Carroll, Karl Marx, Stan Laurel et Oliver Hardy.

The Velvet Underground & Nico
Audio
The Velvet Underground | 1967
Le premier album du légendaire groupe new-yorkais, « produit » par Andy Warhol, est un flop commercial et critique à sa sortie en 1967. Combinant de manière inédite mélodies pop, instrumentation expérimentale de John Cale (influencé par La Monte Young et John Cage), charme nébuleux de l’ex-mannequin et chanteuse allemande Nico, paroles sombres de Lou Reed décrivant drogue, prostitution, masochisme et monde étrange de la Factory, sans oublier la célèbre banane d’Andy Warhol sur la pochette, c’est un des albums les plus riches et novateurs de l’histoire du rock ainsi qu’un des hybrides pop les plus fascinants.

Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?
Video - Arte Vidéo
William Klein | 1966
Se présentant comme un documentaire sur un mannequin (Dorothy McGowan, véritable mannequin pour "Vogue", "Elle", etc.), "Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?" est une satire absurde et joyeusement chaotique du monde de la mode, des médias, et des films d’art et d’essai prétentieux. Réalisé en 1966 par William Klein, photographe pour "Vogue", et inspiré par l’op art, avec un générique conçu par Roland Topor, c’est un pur film pop, mêlant art et consommation, fiction et réalité, critique de l’obsession moderne du nouveau et célébration des innovations visuelles de l’époque, dans un cocktail léger et irrévérent, décousu et divertissant.

Œuvres, tome III
Livre - Folio essais
Walter Benjamin | 1935
Écrit en 1935, "L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique", du philosophe allemand Walter Benjamin, reste un texte incontournable de la réflexion sur l’histoire de l’art. Pour Benjamin, l’apparition de nouvelles techniques de reproduction oblige à une transition vers un nouveau mode de perception de l’œuvre d’art. Il examine les conséquences multiples de la reproduction de masse, qui rend l’œuvre plus accessible, mais détruit le caractère unique de l’œuvre et les traditions culturelles. Dans une analyse fine et complexe, Benjamin ne regrette pas cette perte, mais y voit la possibilité d’une utilisation révolutionnaire de l’art.

Flesh, Trash, Heat
Video - Carlotta Films
Paul Morrissey | 1968, 1970, 1972
Dans son usine artistique, Warhol développe des stratégies de production qui lui permettent d’estampiller de son nom des objets manufacturés par d’autres. C’est ainsi qu’à la fin des années soixante il se met à « présenter » une série de films underground écrits et réalisés par Paul Morrissey. Interprétés par les superstars alternatives fabriquées dans la Factory de Warhol, notamment Joe Dallesandro et Candy Darling, "Flesh, Trash et Heat" allient spontanéité, monde trouble des bas-fonds de New York, prostitution, drogue, sexe et références à Hollywood avec un mélange détonnant d’inaptitude déroutante et d’audace subversive.

Certains l’aiment chaud
Video
Billy Wilder, Marilyn Monroe | 1959
Cette comédie étincelante de Billy Wilder traite de l’ambiguïté sexuelle et satirise l’hypocrisie sociale avec un humour cinglant. Deux musiciens (Jack Lemmon et Tony Curtis) sont forcés de fuir Chicago après avoir été témoins du massacre de la Saint-Valentin. Leur seule option est un orchestre féminin en route pour la Floride. Ils se déguisent en femmes, mais les choses se compliquent lorsqu’ils tombent amoureux de Sugar Kane (Marilyn Monroe) alors qu’un millionnaire se met à courtiser Lemmon, et que les gangsters réapparaissent. La présence charnelle de Marilyn Monroe, la prestation géniale de Tony Curtis et Jack Lemmon en travestis, l’ingéniosité du scénario, et les superbes dialogues en font un grand classique du cinéma.

It Came from Kuchar
Video
Jennifer M. Kroot | 2009
Figures à part du cinéma underground américain, les frères jumeaux George et Mike Kuchar commencent à faire des films dans les années cinquante, imitant les mélodrames hollywoodiens sur la caméra 8mm de leur tante. Leurs films associent talent visuel, humour délirant, érotisme loufoque et références à Hollywood. Parmi les plus connus on compte "Hold Me While I’m Naked" (1966), un court métrage hilarant et anarchique sur un réalisateur essayant de tourner un film porno. Dans un autre de leurs « classiques », "Sins of the Fleshapoids" (1965), des androïdes se mettent à avoir des sentiments et se révoltent contre leurs maîtres humains, ce qui donne lieu, naturellement, à une orgie. Un documentaire essentiel pour les fans de John Waters.